Cela va faire un an que j’ai repris le crochet.
A la base,
c’était une envie que j’avais depuis longtemps avec le projet précis de
réaliser des bordures pour mes bijoux textiles et mes broderies, mais je ne
trouvais jamais le temps de m’y mettre, privilégiant mon travail d’illustration
et ma promotion. Puis par faute de moyen (je n’ai plus eu accès à Internet
et mon ordinateur) mon besoin créatif
s’est déplacé vers le fil. C’était en fait une manière brutale pour moi qui
suis accroc à mon PC mais salvatrice pour me déconnecter de la machine mais me
reconnecter à quelque chose de plus primordial et puissant, quelque chose
relatif à la vie, nécessitant de la concentration et du temps, luxe du monde
moderne.
Avoir comme outil de travail l’ordinateur sur lequel je passe tout mon
temps appelle parfois un besoin de se ressourcer. J’ai grandi enfant sans ordinateur,
mais je me suis dès que j’ai pu m'en acheter un, appropriée ce moyen m’ouvrant tant de
rencontres, et de possibilités. Mais à la fois je complexe parfois de rester
trop longtemps à me nourrir d’images, de sites, de tutoriels, etc... D’ailleurs
depuis un an j’ai changé beaucoup de choses dans ma vie pour suivre mes
instincts et mes besoins qui me demandaient un rythme de vie plus sain, c’est
pourquoi j’ai quitté la Seine Saint Denis et me suis installée dans la nature
vosgienne.
Au mois de février je m’étais rendue au salon parisien
« l’aiguille en fête ». Quatre heures ne m’auront pas suffit à
fouiner dans toutes les pelotes, feuilleter tous les magazines, admirer
l’exposition etc… J’y cherchais un métier à tisser car je m’intéresse depuis
cette année très sérieusement au tissage. Il n’y en avait pas, mais je suis
revenue avec plein d’envies, de fournitures et de matières.
Sur un stand, j’ai craqué sur une pelote de fils végétal, de
l’ortie, du jute, du chanvre, du lin. Bien que j’utilise très peu de couleurs
naturelles dans mes créations, j’ai été aspiré par cette matière pure, et cela me rappelait les années 70, ce que les médias contemporains qualifient de ringard pour encourager les zombies insensibles à la consommation, à l'obsolescence et aux matières plastiques jetables et polluantes. Même si cela fait des décennies que le courant s'interroge, la réflexion "against the modern world" s'illustre parfaitement dans ces objets du quotidien.
J’ai crocheté des napperons formés en corbeille, d’après des
modèles de « fleurs » dans un magazine des éditions de Saxe. Un
modèle en ortie-jute et un en lin. J’ai d’abord utilisé de l’amidon mais cela
n’était pas très résistant, utiliser de la fleur de maïs Maïzena a l’air plus
convaincant.
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