lundi 5 décembre 2011

Les fils de la Vierge



Cet automne, je me suis replongée plus intensément dans la broderie. Cela venait à la fois d'une envie presque physique et de "signes" se croisant vers cette voix. Par exemple, dans le métro je lisais un magazine Art Press sur le travail de Francesco Vezzoli et il était annoté une référence au texte "Les fils de la Vierge. Broderie et dentelle dans l'éducation des jeunes filles" de Marlène Albert-Llorca. Et c'est dans ces moments là où Internet (il y a bien sur aussi les bibliothèques) est vraiment une des plus belles choses car ce texte est consultable sur ce site :

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1995_num_35_133_369880

Sinon rien à voir, on m'avait donné l'année dernière un smartphone et je suis incapable de trouver un bon lecteur de format pdf pour pouvoir le lire dans le métro (si vous en avez un gratuit à me conseiller n'hésitez pas).



 Extrait du texte :

L'iconographie médiévale montre la Vierge occupée à filer de la pourpre au moment de l'Annonciation, les peintres de l'âge baroque font figurer dans la même scène une corbeille de linge blanc. Entre ces deux images, une longue élaboration théologique — celle de la doctrine de l'Immaculée Conception— dont les avatars ont été transcrits dans un même langage, celui du fil. L'identité des femmes, dans les socié­tés européennes, se construit et s'exprime dans la pratique couturière : interroger ces images de la Vierge, c'est aussi se donner les moyens de mieux comprendre la manière dont s'inscrit, sur son linge, l'identité de la femme et de la chrétienne.

La sainte Vierge vole dans le ciel avec les onze mille vierges, et chacune d'elles file une quenouille d'or qu'un ange porte devant elle. Montagnes et val­lées se recouvrent ainsi de fils de la Vierge.

O. Dàhnhardt, Natursagen. Silencio de cal y mirto. Malvas en las hierbas finas. La monja borda alhelïes sobre una tela pajiza. F. Garcia Lorca, « La monja gitana », Romancero gitano.

L+ archange Gabriel, les mains croisées sur la poitrine, s'incline légère­ment vers la Vierge agenouillée devant un lutrin où s'ouvre un livre. À ses côtés, un lis dans un vase ; au pied du pupitre, une corbeille débordant de linge blanc. Ce dernier motif peut paraître insignifiant : absent des Annonciations médiévales, il revient, pourtant, dans bon nombre de tableaux.


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